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2. Des hybrides adaptés au changement cl 2. Des hybrides adaptés au changement climatique

A l'heure de la génomique et du phénotypage, la recherche d'un meilleur rendement dans toutes les conditions de stress reste l'axe majeur de sélection.

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Les producteurs de maïs disposent d'un large panel de variétés puisque pas moins de 775 sont inscrites au catalogue français. En 2014, 59 nouveaux hybrides (35 en grain et 22 en fourrage) ont passé avec succès les deux ans de tests du CTPS (Centre technique permanent de la sélection). « Le nombre de variétés disponibles ne baisse pas », confirme Bernard Aizac, secrétaire technique national maïs et sorgho du CTPS. Cependant, il n'y a que 5 à 6 variétés leaders et 10 sont peu cultivées dans chacun des groupes de précocité. Les autres sont plus marginales.

64 % DES VARIÉTÉS ONT MOINS DE 5 ANS

La durée moyenne d'une variété élite est de 5 à 6 ans. Avec le progrès génétique continu (lire page 46), les nouveaux hybrides chassent les variétés les plus anciennes. Ainsi, 64 % des variétés inscrites ont moins de 5 ans. « Dans le cadre des essais CTPS, on juge les hybrides par rapport à trois témoins. Or, on change tous les ans un des trois témoins car il est dépassé ! », détaille Bernard Aizac.

En maïs, le transfert du progrès génétique est très rapide. « Les hybrides inscrits une année N sont largement implantés l'année suivante », précise Arvalis. Preuve de l'intérêt des maïsiculteurs pour des variétés toujours plus performantes en termes de tenue de tige et surtout de rendement et de régularité dans différentes conditions de stress. Des thématiques largement prises en compte par les semenciers.

- « La sensibilité à la verse des nouveaux hybrides, tous groupes confondus, n'est plus un problème grâce aux efforts de la sélection », souligne l'UFS (Union française des semenciers). Les taux moyens de verse des variétés inscrites ne sont que de 2 à 5 % ces dernières années.

 

- « Une meilleure valorisation de l'eau par les variétés de maïs est un axe de sélection majeur, même si de nombreuses études montrent des progrès génétiques en rendement comparables entre rendements élevés et rendements faibles limités par des déficits hydriques », insiste Josiane Lorgeou, d'Arvalis. Les hybrides sont testés dans un réseau très vaste d'essais correspondant à de nombreuses situations climatiques. « Nous travaillons sur la rusticité et la plasticité des variétés à différents types de stress », confirme Laurent Guerreiro, directeur de la recherche chez RAGT 2n, filiale de RAGT. La firme propose des variétés « Stressless ». D'autres n'hésitent pas à mettre en avant les qualités de leurs variétés vis-à-vis de ce critère, comme par exemple Dekalb avec Optim'eau. Caussade semences travaille sur des maïs adaptés aux conditions séchantes, tandis que KWS sélectionne des variétés « adaptées aux bas intrants. »

 

- « Avec le réchauffement climatique, les semis sont réalisés plus tôt (on a gagné 3 semaines en 25-30 ans), avec des variétés plus tardives pour gagner en rendement, observe Josiane Lorgeou. Mais cela renvoie à la tolérance au froid au stade précoce. Avec le développement des cultures en semis simplifié, l'absence de labour empêche le réchauffement du sol, d'où l'importance d'avoir une bonne vigueur au départ. « Ces deux dernières années, les printemps ont été froids et les maïs ont résisté, souligne la spécialiste d'Arvalis. Mais on peut encore faire mieux. Le plus problématique, c'est le stade 7-8 feuilles à la mi-mai. »

 

- Disposer de variétés qui déssèchent plus vite en fin de cycle intéresse le producteur, afin de limiter les coûts de séchage. Les variétés dentées apportent cette caractéristique. « Il y a de plus en plus de variétés dentées précoces au catalogue », observe Bernard Aizac. Leur avantage : elles se dessèchent plus vite. A précocité de récolte identique, elles ont une période végétative plus longue et un rendement supérieur.

 

- Une meilleure valorisation de l'azote figure aussi parmi les axes de recherche. « L'objectif est d'améliorer l'efficacité du système, c'est-à-dire comment produire plus à intrant constant », souligne Josiane Lorgeou.

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